sources : AUDELIA B dans tsniout’mag
Au coeur de l’actualité qui fait rage au sein de certaines communautés Harédites (Ultra-Orthodoxe ), revenons sur le débat . Transports en commun « synagoguisés » (terme à prendre au second degré bien sur). Le thème est volontairement vulgarisé afin de mettre l’accent sur ce phénomène. Non pas qu’il ne soit pas désirable par Tsniout de consacrer un endroit définit par sexe, cependant peut-on véritablement imposer la religion et la Tsniout aux autres lorsque cela sort du domaine privé ? Que penser des séparations hommes-femmes dans les espaces publics en Israël revendiqués par certaines minorités religieuses ?
De grands rabbanims se sont récemment prononcés sur les réclamations émanants de groupes religieux. Avant toute chose merci de bien comprendre que Tsniout Mag’ quoique clairement orthodoxe dans l’état d’esprit n’est pas une presse qui « tape » sur une communauté ou sur une autre. La rédaction prône un équilibre entre tous les mouvements religieux, les Juifs pratiquants ou non, bref l’ensemble du Am Israël. Unis on est toujours plus fort pour avancer et construire. Il ne s’agit pas la de « dénoncer » avec un peu de facilité dirais-je, des minorités, d’utiliser une actualité qui dérange (certes) l’opinion publique et qui dérange tout court, pour faire d’une minorité une pluralité. Il existe des gens bien de partout donc cessons de rendre l’individuel : collectif. Parenthèse close, je reviens sur notre thème de départ.
Entre les murs :
Partant du principe que reshoute a yehide (les parties privées) nous concerne, entre nos murs et nos enceintes il est clairement évident que chaque religieux est libre d’affirmer les droits issus de notre Sainte Torah : Tsniout vestimentaire (domaine privé ET publique), tsniout du comportement, respect des séparations homme-femme dans les lieux de cultes et de pèlerinage, du contact entre l’étranger et nous dans notre plénitude en tant qu’Individu. Au contraire ce sont des valeurs que l’on apprend en famille (éducation), dans les Yeshivotes et Kollelims, dans les séminaires, cours de torah et autre, cela est positif… Là où l’on ira on prendra sa Tsniout avec soi. Mais attention, la Tsniout du comportement nous enseigne certes de transmettre les valeurs et de faire du kirouv (rapprocher le peuple). Mais elle ne nous enseigne pas de faire sa propre loi dans des endroits où tous les genres et toutes les tendances se côtoient. La liberté de choix des uns s’arrête là où commence celle des autres.
ATTENTION LE PARAGRAPHE SUIVANT EST A LIRE AVEC PRECAUTIONS AFIN D’EVITER HASVECHALOM TOUT CONTRESENS !
Aussi, je me permets un parallèle avec la Paracha Massé : (Bamidbar 33;52-53) Rambam commente sur « vé horachtem éte kol yochevé haaretsmiénékhem » (vous chasserez devant vous tous les habitants de ce pays) « véibadtém éte kol maskiotam » (vous anéantirez tous leurs symboles…) « véhorachtem éte haarets vichavtem ba » (vous conquerrez le pays et vous vous y établirez) « ki lakhem natati éte haarets laréchéte ota » (car c’est à vous que je donne le pays pour en prendre possession). Que comprendre donc de nos saints écrits (qui,si, ils sont mal interprétés mènent à de fâcheux et malheureux contresens, dont certains se servent comme instrument pour mettre en porte à faux les personnes religieuses) ? Précisons que ces mots -là n’ont aucune charge ou arrière pensée fanatique hasvechalom !
Oui la chéh’ina (présence divine) réside sur cette Terre que D. nous a offert. Oui c’est une grande mitsva de vivre en Israël. Cependant, vivre en Israël c’est, aussi vouloir le salut de cette terre et pour que la paix réside l’on doit avoir au cours de sa vie un bon comportement envers son prochain. Donc non pas que vouloir séparer les hommes et les femmes soit un problème grave en soi, mais un bus est un bus. Et ce que l’on pourrait nommer l’éthique ou l’ordre établi depuis 1948 est difficilement modifiable. Dans un pays qui se veut Laïc, on ne peut imposer des règles religieuses. Evidemment que nous souhaitons marcher dans la droiture et sur les voies d’Hashem, mais est-ce que séparer les hommes et les femmes, solutionnera tout le problème ? N’est-ce pas un facteur de plus pour multiplier les tensions ? Il faut comme le Grand Rav Shlomo Amar le disait que chacun se préoccupe « sur lui » de ses convictions religieuses sans pour autant les mêler au public. Je suis moi-même dérangé lorsqu’un homme vient s’asseoir à mes cotés. Alors, discrètement je me lève et je reste debout. Il ne s’agit pas de vivre sa religion, caché, hasvechalom, mais simplement de respecter l’autre, même si ce dernier ne nous témoigne pas toujours le même égard…et même si accomplir la Tsniout c’est accomplir des mitsvotes d’Hashem.
Nous rêvons tous d’un monde ou la religion Juive serait pratiquée , vécue avec intensité, avec des règles de Tsniout considérables et conséquentes. Mais pour le moment, plusieurs genres se croisent, et la distribution d’étiquettes « religieux » et « laïc » n’a jamais aidé au rapprochement, à la fraternité, et au respect du prochain. Le chacun pour soi et Hashem pour tous ne doit pas devenir un emblème, mais garder sa Tsniout pour soi est pour l’heure préférable. Défendons nos valeurs religieuses, mais toujours avec discrétion, les coulisses restent parfois préférable aux tristes feux de certain projecteurs…La lumière des médias ne fait jamais bonne pub, seul Hashem éclaire vraiment nos routes.