PUBLIÉ PAR AUDELIA B. le 5 décembre 2011 dans TsnioutMag
PREMIÈRE PARTIE
Vous êtes très branchés réseaux sociaux : Facebook et Twitter n’ont aucun secret pour vous ? Seulement voila, Juif pratiquant ou religieux de toutes tendances, un dilemme se pose en travers de cette route à la technologie : La Tsniout.
Un magnifique dilemme, qui va devoir vous mener vers une porte de secours ou vers une alternative certaine. Facebook pour ce qu’il représente : la diffusion d’informations, un moyen de communication plus ou moins malléable, des groupes sur notre religion formidable, connaît cependant un envers du décor parfois comparable au cinéma de frissons. Danger de la Bat Israël (et du Ben Israël), surexposition de la vie privée, dangers de détournements de toutes sortes : sans virer à la psychose, l’homme et la femme Juive (tout âge confondu) veilleront à diminuer, mesurer, contenir, équilibrer leur présence sur Facebook à toutes petites doses, j’irais même jusqu’à dire dans certains cas : s’abstenir. Comportements et règles d’or, la Tsniout nous suit jusque dans les ordinateurs. Voici l’avis de la rédac’ sur ce sujet :
Être et rester éveillé face au danger potentiel
Ne jouons pas non plus les ignorants. Le monde religieux n’a jamais vraiment arboré ni chéri les couleurs des réseaux sociaux. Les règles de Tsniout s’accordent en général à dire, qu’être Juif mais plus particulièrement, Juive, c’est apprendre une série de règles et comportements, des codes de Tsniout à adopter en toutes circonstances pour tous les Yiré Shamayim (Craintifs du Ciel). Mise à part une liste de choses sympathiques de prime abord, que bien souvent le Yetsser Ara nous déguise en « choses autorisées » (exemple : vidéos de chanteuses, violence, haine anti-raciale, etc…).
Que nous apporte Facebook ?
Il nous permet certes de garder contact avec les gens qui nous sont importants, mais attention ça n’est pas que cela! Imaginez votre profil comme l’appartement ou la maison dans lequel vous résidez. Photos, vidéos, profils qui étalent (parfois même sans le vouloir) des informations d’ordre privées, et par dessus le marché des demandes d’amies et amis que vous ne connaissez parfois ni d’Eve ni d’Adam.
Dans une réalité plus prosaïque, laisseriez-vous entrer chez vous un tel nombre de personnes, se délecter de votre vie comme d’une exposition de toiles dans un musée ? Je ne pense pas…Pour beaucoup , il ne faut pas non plus tout prendre au pied de la lettre et devenir « parano », une demande d’amis ça n’est rien de méchant, certes mais…
Et bien cela dépend des circonstances, car un jour, sans crier gare, et cela nous est tous arrivé au moins une fois. LA FATALITÉ.
Cela démarre d’un petit rien : un profil et des sous-entendus, un profil et des malentendus, une participation non désirée d’un contact agressif ou désagréable (qui jusqu’ici n’avait jamais rien commenté) et vous voici en proie à une surexposition et ce malgré vous ! Alors que vous êtes censés faire preuve de discrétion en tant que jeune femme religieuse, ou maman, ou femme respectée dans son milieu (peu importe la provenance). Voici votre pudeur mise à rude épreuve : on vous agresse, on vous affronte, on vous offense : et comment réagir ?
Bien sûr que dans la vie il faut savoir se défendre, cependant tous vos contacts (ou une grande partie) vous observe, certains s’en moque, d’autre s’indignent et certains se frottent aussi les mains… Alors attention à bien surveiller ses midottes ! Ne vous mettez pas au niveau de celui qui vous rabaisse. Faites de votre page un petit coin discret. Et ne laissez pas n’importe qui vous juger ou vous dicter une conduite. Ne réglez pas vos comptes en public sur votre page, ou pire encore sur la page d’un autre. Apprenez à différencier commentaires et humiliations publiques, remarques opposées et insultes affichées. Restez Juive et Juif sur Facebook. Une demi heure par jour de connexion est largement suffisant (et encore), deux à trois fois par semaine à doses homéopathiques ! Utilisez ce temps pour discuter sur des groupes religieux (type : chaîne de tehilims par exemple…). Cessons de nous croire sans cesse utile, et arrêtons un peu de jouer les « nécessaires », ne confondons pas la liberté d’opinion et les jalousies ou méchancetés affichées. Montrons aussi sur Facebook qu’un Juif peut en aimer un autre (même en ayant une opinion inverse sur un point de Torah, ou autre…).
En toutes circonstances sachez garder vote calme (je sais… c’est facile à dire). Si vous réagissez sur le coup de la colère : ôtez au plus vite votre commentaire blessant, l’effet ping pong n’est là que pour créer un malheureux buzz… Rien de bien glorieux si ce n’est que vous voici entrain de laver votre linge publiquement, au lieu de profiter d’un moment plaisant entre amis à commenter une jolie photo ou à partager la vidéo d’une hilloula.
Apprenez à laisser les gens dans un niveau peu évolutif s’ils en sont désireux, effacez librement les attaques qui vous dérange (oui oui en supprimant les posts et en vous expliquant par messages privés, c’est votre page, c’est vos choix), et apprenez avec dere’h eretz à supprimer le contact qui vous gêne si besoin est. Vous êtes une personne religieuse ? Prenez vos responsabilités en envoyant un message à la personne, motivant vos actes. Discret et attentif, ne vous étalez pas et ne répondez pas aux agressions. Hashem vous en sera reconnaissant.
Au passage gardez-les en mémoire, car Seul Hashem est parfait, si vous estimez à la veille de Kippour de l’année prochaine, que votre emportement était injustifié (cela arrive), transformez la Avera en mitsva, et demandez pardon à ce fameux contact , histoire de voir où en sont vos midottes et de racheter votre comportement Bein Adam La ‘Havero. En règle générale dosez votre présence sur Facebook, soyez toujours un peu vigilant, autorisez-vous des largesses mais uniquement avec AMIS ET FAMILLE PROCHE, ainsi que les contacts avec qui de vrais affinités se tissent.
Ceci est le premier opus d’un article divisé en deux parties. La seconde traitera de la Tsniout et du business sur Facebook, de la curiosité des gens, et de l’apprentissage à mettre les voiles lorsque cela s’avère utile pour votre Tsniout. Si votre journée est contrariante, cela est humain, mais protégez votre personne, ne vous exposez pas à la colère qui est nuisible, et ne vous défoulez pas sur la page d’un contact ! Hashem détient le plus grand réseau social au monde : restez connecté avec LUI…c’est cela qui compte !