A l’attention de Monsieur Nicolas Sarkozy,
Président de la République Française,
Shalom,
A la suite du vote de la France en faveur de l’admission de l’Autorité palestinienne comme membre à part entière de l’UNESCO, nous, Franco-Israéliens, tenons à vous faire part de notre profonde consternation et de notre vive désapprobation à l’égard de votre décision. En tant que membre du Quartet, vous aviez l’obligation, en vertu des Accords d’Oslo, de respecter la stricte bilatéralité entre Israël et l’Autorité palestinienne. Non seulement vous l’avez foulée aux pieds, prenant délibérément parti pour l’Autorité palestinienne, mais vous avez porté atteinte au droit naturel et historique du peuple d’Israël sur la terre de ses ancêtres, droit reconnu internationalement depuis les accords de San Remo en 1920. Vous n’êtes pas sans savoir que la Judée – Samarie constitue le cœur même de cette terre de la Promesse, où Rachel, selon le prophète, pleure ses enfants exilés et attend leur retour.
Comment la Nation française dont nous partageons fidèlement les valeurs communes d’humanisme et d’éthique peut-elle se faire, aujourd’hui, complice des propos négationnistes du ministre des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne, Riyad al-Malki déclarant de vive voix et sans honte, à la suite du vote de l’UNESCO, que «La Palestine est le berceau des religions et des civilisations» ? Riyad al-Malki utilise un principe admis en histoire, selon lequel ce pays s’appelle ainsi depuis la nuit des temps, alors qu’historiquement parlant (et cela les membres cultivés de l’UNESCO le savent bien), c’est absolument faux: ce petit pays ne s’appelle «Palestine» que depuis la destruction du Temple en l’an 70. Or, profitant de ce malentendu, Riyad al-Malki opère un dangereux glissement vers «les Palestiniens», niant ainsi en se l’appropriant, avec l’assentiment de l’UNESCO, le patrimoine culturel hébraïque et juif de l’Etat d’Israël. Cette assertion mensongère, purement politique est, pour nous, inadmissible et n’a d’autre dessein que d’exacerber une violence quotidienne à l’encontre de la population israélienne.
Non content de falsifier ainsi publiquement l’histoire, Riyad al-Malki prétend par ailleurs que les Palestiniens ont besoin de l’aide de l’UNESCO «pour protéger le patrimoine historique et culturel de la région». Pour votre information, les Palestiniens n’ont eu de cesse de laminer toute trace de présence juive en Israël, et notamment, sur l’ancien lieu du Temple qui vit se dérouler toute l’histoire du peuple juif depuis l’époque de Salomon qui construisit le premier Temple jusqu’à Jésus et ses disciples, et qui vit les premières années de l’expansion du christianisme. Or, les Palestiniens, non seulement nient qu’il y ait jamais eu à cet endroit le Temple mais y ont construit une mosquée, détruisant sans honte des vestiges précieux du patrimoine juif, sans pour autant déclencher les foudres de l’UNESCO. De plus, il est absolument interdit à tout non-Musulman de prier sur l’Esplanade du Temple. De quel «patrimoine historique et culturel de la région», de quel respect parle Riyad al-Malki? En comparaison, depuis que le gouvernement israélien est responsable du respect des cultes dans tout son territoire, y compris Jérusalem-Est et la Judée-Samarie, tout croyant peut pratiquer son culte en paix.
Israël, berceau de la culture, de la civilisation occidentale et de la justice prônée par les Prophètes de la Bible, constitue le meilleur rempart contre la barbarie et la folie humaine et à ce titre aurait dû jouir du soutien du gouvernement que vous dirigez.
Permettez-nous de croire que l’histoire retiendra votre démarche à l’Unesco comme un non-sens et une grave erreur qui, en jetant le déshonneur sur la France, ne contribuera nullement au renforcement du dialogue entre Palestiniens et Israéliens.
Enfin, lors de votre discours à la Knesset le 23 juin 2008, Monsieur le Président, vous vous êtes fait fort de «… dire que le peuple français sera toujours aux côtés de l’Etat d’Israël quand son existence sera menacée. Car on ne peut pas accepter la menace sur l’existence de l’Etat d’Israël». Aujourd’hui, sur la base de vos propos, d’une brûlante actualité, nous vous serions reconnaissants d’effectuer dans le Sud d’Israël (Ashdod, Ashkelon, Beer-Sheva) une visite officielle au cours de laquelle il vous sera enfin possible de rencontrer vos compatriotes en Israël de nationalité française qui subissent au jour le jour les tirs incessants de ceux qui, au nom de la Culture et de la Civilisation, viennent d’être, à Paris, admis à l’UNESCO.
Veuillez accepter, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre considération la plus distinguée.
Haïm OUIZEMANN, vice-président d’OFI (Organisation Francophone Israélienne)